Selon l’Assurance Maladie, les risques chimiques sont la deuxième cause de maladies professionnelles en France. Ainsi, sur la période 2013-2017, près de 1 800 cancers professionnels ont été reconnus chaque année.
D’autres chiffres étayent le fait que les risques chimiques sont un enjeu de santé publique. C’est le cas de ceux de la dernière enquête SUMER (Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels). D’après celle-ci, un tiers des salariés du secteur privé a été exposé à au moins un produit chimique en 2017. L’évolution est à la baisse dans les milieux de l’agriculture, l’industrie et la construction. Mais elle marque une hausse de 2,3% depuis 2010 dans le secteur tertiaire.
Assurer la sécurité des travailleurs et protéger leur santé est une obligation pour les employeurs. C’est pourquoi mettre en place une démarche de prévention, lorsque la suppression du risque chimique n’est pas possible, est indispensable. Néanmoins n’ayez crainte : il ne s’agit pas forcément d’un processus compliqué ! Chez Coven, notre méthodologie est pragmatique. Son but ? Vous permettre d’évaluer le risque chimique et mettre en place un plan d’action simple, efficace et mesurable.
Risque chimique en milieu professionnel : de quoi parle-t-on ?
Le risque chimique naît de l’exposition à un agent chimique présentant un danger. Ce risque peut menacer la santé du travailleur, l’environnement et les infrastructures. Son niveau dépend de critères tels que la fréquence d’exposition, la quantité et la concentration de cet agent. Et il concerne la majorité des secteurs d’activité : construction, industrie textile, métallurgie, mécanique, entreprises de services, etc.
Les agents chimiques prennent des formes différentes. Ils entrent par exemple dans la composition d’encres, d’huiles, de peintures, de solvants. Ils se retrouvent également dans les ciments, les poussières de bois ou d’amiante, les gaz d’échappement…
Définir l’utilisation et le stockage de ces substances dangereuses ainsi que les principes de précaution, cela sert à éviter qu’un opérateur ne les inhale, les ingère, ou qu’elles entrent en contact avec sa peau. Parmi les manifestations immédiates, on peut citer maux de tête, nausées, irritation des yeux ou des voies respiratoires, brûlures. Mais les effets existent aussi à long terme lorsque l’exposition est répétée, comme l’illustrent certaines allergies chroniques ou autres maladies professionnelles.
Comment Coven pense la prévention du risque chimique ?
Pour être efficace, votre démarche de prévention du risque chimique doit être globale. Cela demande d’agir à la fois sur la source du danger, sur la situation de travail qui met le salarié en risque, et sur le facteur humain afin que l’opérateur se responsabilise. Ainsi, les enjeux sont de trois ordres :
- éliminer ou réduire le risque au maximum, en limitant l’exposition aux produits chimiques et leurs usages ;
- mettre en place des mesures organisationnelles et de protection collective et/ou individuelle ;
- former et informer l’opérateur sur les risques, les consignes de sécurité et les conduites à tenir en cas d’urgence.
Souvent, avec la mise en place d’une telle démarche, les employeurs craignent de faire naître la méfiance chez leurs salariés. Une défiance notamment envers des produits régulièrement manipulés. Pour lever ce frein, le collectif est une des clés. En élaborant ensemble vos mesures de prévention, elles n’en seront que plus fédératrices. Et avant de formaliser un plan d’action, penser la démarche comme une véritable stratégie peut tout changer !
1. Connaître le risque chimique
En matière de gestion des risques chimiques, il existe des prescriptions réglementaires. Vous devez par exemple respecter des valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP). Connaître les sources d’informations à votre disposition, tout comme la classification et les risques relatifs aux substances et mélanges dangereux, est opportun. Pour vous tenir informé.e de l’actualité des risques chimiques, l’INRS est un acteur reconnu.
2. Se fixer des objectifs selon la méthode « SMART »
Pour donner un cadre à l’engagement collectif, pourquoi ne pas décrire vos objectifs ? Ils sont à définir en fonction de votre entreprise et doivent être :
-
- spécifiques,
- mesurables,
- atteignables,
- réalistes,
- délimités dans le temps.
3. Planifier une organisation et des moyens
Une démarche menée en mode « projet » vous permettra d’atteindre plus facilement vos objectifs. Et de respecter les délais impartis. Vous aurez à attribuer différentes responsabilités, en tenant compte des disponibilités de chacun. Vous devrez aussi disposer de moyens pour le déploiement de vos mesures de prévention.
4. Communiquer sur votre projet de prévention
La communication au sujet de votre démarche devra être claire et construite. Cela sera bénéfique pour une participation active et efficace. En interne comme à l’externe, vos messages devront être simples et diffusés au bon moment.
Méthodologie en quatre temps
Dans le domaine de la gestion des risques, il existe quatre étapes indissociables. Elles consistent à :
-
- évaluer,
- agir,
- contrôler,
- améliorer.
C’est cette approche que nous vous proposons d’adopter pour prévenir le risque chimique.
Il s’agit tout d’abord de déterminer et de classer les risques sur une échelle de priorités. Pour y parvenir, il convient de lister les produits chimiques utilisés, stockés, émis ou éliminés. Ce recensement a lieu sur le terrain. Il s’appuie sur les étiquettes et les fiches de données sécurité ou fiches toxicologiques à votre disposition. Cette évaluation permet également d’analyser les situations de travail, et donc d’identifier les personnes exposées.
Le danger est repéré grâce à cet inventaire. S’il n’est pas possible de supprimer les produits et/ou procédés dangereux, il est nécessaire de réfléchir à un plan d’action. Celui-ci devra concerner à la fois l’organisation du travail et les protections collective et individuelle. Règles de manipulation, d’hygiène et de stockage, règles de gestion et d’élimination des produits dangereux, mesures d’urgence, notices de postes, parcours de formation : autant d’actions en mesure de réduire le risque chimique.
Comme dans toute gestion de projet, il vous faudra contrôler l’efficacité de ces actions. Vous devrez périodiquement mesurer l’exposition aux risques chimiques, vérifier l’application des procédures et l’utilisation des équipements de protection collective et individuelle par exemple. Pour que votre démarche soit pérenne, vous devez également réévaluer les risques en prenant en compte les évolutions techniques et règlementaires. Et ne pas oublier les retours d’expériences du terrain.
Vous souhaitez élaborer un plan d’action pour prévenir le risque chimique ?